La « Hiérarchie » est-elle une si mauvaise chose ?

Pour se réconcilier avec le concept de hiérarchie

Le premier constat que nous pouvons faire est que le mot « hiérarchie » est connoté négativement, voire très négativement.

Dans certaines situations, le mot peut même cristalliser à lui seul, tout l’agacement, l’exaspération, la fatigue ou le renoncement que ressent la personne qui utilise ce mot: « ça vient de la hiérarchie », « il/elle a une vision très hiérarchique des relations de travail », « c’est à cause de la hiérarchie »…

Le mot porte une charge négative telle, qu’a contrario, le terme « non-hiérarchique » paraît d’emblée positif et porteur d’espoir. Il n’est pas rare de lire les expressions « une organisation non-hiérarchique » ou « une entreprise sans hiérarchie« .

Mais que désigne le terme « la hiérarchie » dans le langage courant du monde du travail ? En général, il renvoie de manière floue et imprécise aux éléments suivants: les gestionnaires, ceux/celles qui décident, ceux/celles qui sont responsables des problèmes, l’organigramme, une manière de s’organiser, la manière dont fonctionne les  entreprises.

Pour prendre du recul par rapport au mot « hiérarchie », nous pensons qu’il faut: 1/ revenir au sens du mot et 2/ être capable d’en apprécier l’utilité. 

Le sens de la hiérarchie

Si l’on revient à la définition du mot on s’aperçoit que la hiérarchie est une structure organisationnelle dont les entités interagissent entre elles selon des relations de subordination (une relation de subordination est une relation de soumission ou de domination selon le côté où l’on se place)

 

En ce qui concerne l’utilité: 

  • Une hiérarchie sert à structurer une organisation en différentes entités qui ont chacun leur rôle.
  • La hiérarchie fournit une manière de piloter l’organisation par le concept de la chaîne de commandement: la décision part de la partie dominante de la hiérarchie pour se propager vers les autres parties qui lui sont subordonnées.
    À noter: la chaîne de commandement est un des concepts qui permet de piloter une organisation, mais il n’est pas le seul, on peut citer en exemple: le concept de Responsabilisation (parfois plus connu sous le terme anglais « Empowerment ») ou la gouvernance partagée (décentralisation et distribution du pouvoir à travers toute l’organisation).
  • La structure hiérarchique permet à une organisation d’être ordonnée, et cet ordre lui permet de fonctionner de manière stable au fil des années.
    À noter: une structure hiérarchique est un des types de structure qui confère à une organisation ordre et stabilité, mais ce n’est pas le seul type, on peut citer en exemple: une structure en domaines autonomes supportés par une hiérarchie minimale ou une structure organique consitutée d’équipes auto-gérées et interconnectées.

 

Mais quel est l’enjeu ici ? Pourquoi est-ce important de prendre du recul par rapport au mot « hiérarchie » ?

Chez Code Opale, nous pensons qu’il est important de pacifier notre rapport au mot « hiérarchie » pour ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain:

  • le bébé étant la structure, la capacité à prendre des décisions, l’ordre et la stabilité qui sont des capacités utiles à toute organisation.
  • et l’eau du bain étant les relations de subordination. Dans ce type de relation, une personne a le pouvoir SUR une entité organisationnelle. L’expression du plein potentiel de l’entité organisationnelle est alors limité au potentiel de la personne qui dirige. Peu de place pour l’intelligence collective.

Une fois cette clarté faite en nous, nous pouvons enfin nous poser sereinement les questions suivantes:

  • Comment une organisation peut fonctionner de manière structurée sans reposer sur des relations de subordination ?
  • Comment pouvons-nous, par notre leadership et nos pratiques, favoriser l’émergence de relations mutuellement bénéfiques plutôt que de relations de subordination ?

Ces questions feront l’objet de futures publications.

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